15 juin 2010

Logement social : comment « contourner » la loi SRU par un tour de passe-passe

Dans un précédent article, on a vu comment les maires allaient à la recherche des mètres carrés pour construire des immeubles de standing dans nos banlieues où le coût du foncier est hors de prix. D’abord, on ne fait rien pour l’entretien de l’immeuble existant, ensuite on le déclare insalubre et le tour est joué, il ne reste plus qu’à abattre la friche et construire un nouveau bâtiment flambant neuf. Des pierres de taille fraîchement lavées viennent remplacer la façade sale et grise, quelques arbres sont plantés autour pour faire écolo et le bon peuple est ravi de pouvoir contempler des appartements hors de prix qu’il ne pourra jamais occuper.

Cette pratique pose un problème majeur pour tout maire soucieux de faire croire à ses administrés que vibre en lui une fibre sociale : le pourcentage de logements sociaux dans la ville se réduit dangereusement et risque de passer la barre des 20 % en deçà duquel le maire est mis à l’index pour non respect de la loi SRU.

La maire de Maisons-Alfort a trouvé la parade : acquérir des immeubles appartenant à des sociétés foncières qu’il pourra ensuite intégrer dans le contingent des logements sociaux. De la sorte, il s’éloigne de la limite des 20% qui approchait dangereusement à cause de sa frénésie de construction de logements de standing. Récemment, l’Office Public Habitat de Maisons-Alfort a fait l’acquisition de 621 logements situés aux Planètes. On dit que l’achat d’environ 120 logements supplémentaires serait dans les cartons dans le quartier de Charentonneau.

C’est ce qu’on appelle une opération en « trompe-l’oeil » au mépris de la loi SRU qui vise notamment à favoriser la mixité sociale et à lutter contre la pénurie de logements pour les personnes aux revenus modestes.

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