30 mars 2017

La laïcité chahutée à Maisons-Alfort

On connait le penchant du maire de Maisons-Alfort pour les illuminations : une simple moulure dans un bâtiment ou bien le moindre végétal un tantinet original est automatiquement mis sous les feux des projecteurs.


En bon émule de notre premier magistrat, le curé de la paroisse St Rémi l’a pris en exemple en se lançant à son tour dans les illuminations. Pas celles de la parole divine, celles plus terre à terre qui visent à diffuser visuellement le message christique de jour comme de nuit à nous pauvres manants que nous sommes.

C’est ainsi que le centre paroissial a été doté d’une croix appendice qui lance tous ses feux à la cantonade dès que le jour commence à décliner. Une incitation à tous les calotins de passage à ne pas oublier la prière du soir.



Pourquoi une telle agression visuelle ? Peut-être que, dans l’obscurité, il est utile de marquer la présence d’un bâtiment religieux car il est vrai que l’église St Rémi qui semble un tantinet riquiqui passe inaperçue ! Pour les non-voyants, on pourrait proposer de diffuser quelques chants grégoriens de bonne facture, une occasion de créer un vrai spectacle sons et lumières à Maisons-Alfort ! C’est y pas beau !


Cette mise en scène rappelle une période de sinistre mémoire, aux Etats Unis, où de dangereux personnages organisaient des cérémonies macabres. Les adeptes du Ku Klux Klan se retrouvaient autour d’une grande croix illuminée par les flammèches qui fusaient le long de ses branches. A Maisons-Alfort, concession à la modernité, le flamboiement est apporté par l’électricité. Et le chemin de la procession est tracé nuitamment par des projecteurs fixés au sol qui remplacent les torches enflammées des temps anciens. On s’attend à voir surgir des ténèbres quelques sinistres personnages encagoulés.

A tous les rigolards qui n’ont jamais été impressionnés par une parole divine de quelque bord que ce soit, ceux que l’appel à la prière du soir laissent de marbre, qu’ils n’hésitent pas à pratiquer, ce que le chanteur a nommé, le boogie woogie, intensément, farouchement, bestialement et osons le dire amoureusement.

Une maigre consolation pour ceux qu’une telle ostensible exposition rebute : les jours vont rallonger. Une « éclaircie » qu’il faut savourer.

Quant à la laïcité, par les temps qui courent, aucun répit ne lui est accordée. Elle aussi aspirerait à recouvrer une sérénité qui lui manque cruellement. C’est lorsqu’on l’oublie qu’elle fait montre de son efficacité.

PS : il est à craindre que la taxe locale sur la publicité extérieure que ne manquera pas de réclamer le maire ne vienne ponctionner dangereusement les finances apportées par le denier du culte.

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